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Une collaboration entre les facultés de médecine de Sherbrooke et de Bamako

Les étudiantes et étudiants de la Faculté de médecine de l'Université de Bamako ont pu simuler les techniques chirurgicales sur des mannequins ou des modèles utilisant des pièces animales récupérées au marché.
Les étudiantes et étudiants de la Faculté de médecine de l'Université de Bamako ont pu simuler les techniques chirurgicales sur des mannequins ou des modèles utilisant des pièces animales récupérées au marché.

7 février 2008

La Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS s'implique dans l'enseignement chirurgical en Afrique de l'Ouest francophone. En décembre, les professeurs Vincent Echavé, du Département de chirurgie, et François Couturier, du Département de médecine de famille, se joignaient à Ronald Lett, du Canadian Network For International Surgery (CNIS), pour animer un atelier d'enseignement clinique des compétences de base en chirurgie à la Faculté de médecine de l'Université de Bamako.

Le CNIS, une initiative de Ronald Lett, de l'Université de la Colombie-Britannique, a développé une méthode originale d'enseignement clinique des principes de chirurgie à l'aide de modules et de simulations. Cette méthode a fait ses preuves dans plusieurs milieux universitaires de l'Afrique anglophone et en Éthiopie, où le CNIS est solidement implanté.

Les membres sherbrookois du réseau canadien ont pris l'initiative de démarrer le projet en Afrique francophone. Le Département de médecine de famille de l'UdeS étant présent et actif au Mali depuis 10 ans avec l'unité de médecine de famille Charles-LeMoyne, les activités ont naturellement débuté à Bamako, la capitale du Mali.

Le projet a reçu la collaboration enthousiaste du doyen Réjean Hébert, du directeur du Département de chirurgie Gaétan Langlois ainsi que du corps professoral. Quelque 25 résidents en 1re année du programme de chirurgie, quatre professeurs de chirurgie et un gynécologue ont participé à cette 1re session. Ils pourront par la suite être instructeurs pour l'atelier.

Le but de cet atelier de cinq jours est d'enseigner les compétences et techniques de base en chirurgie et obstétrique. L'enseignement est progressif et les gestes techniques peuvent être répétés jusqu'à l'acquisition d'une maîtrise adéquate. Cet enseignement utilise plusieurs méthodes pédagogiques. L'apprentissage des connaissances se fait par des quiz, des tests et des conférences. L'acquisition des habiletés est faite à l'aide de jeux de rôles et de présentations de cas cliniques. On fait également des simulations de techniques chirurgicales sur des mannequins ou des modèles utilisant des pièces animales récupérées au marché : pattes ou intestins de moutons, cœurs de bœuf pour simuler une césarienne ou bricolages astucieux avec bois, cartons et divers tissus. Ces modèles, très réalistes, ont l'avantage de ne pas nécessiter de technologies avancées, d'être peu coûteux et facilement accessibles en utilisant les ressources locales.

Le cours complet comporte cinq ateliers d'une journée chacun : introduction, leadership, reconnaissance et priorisation des urgences, techniques de base; chirurgie digestive; obstétrique; chirurgie urologique; orthopédie, traumatologie et réanimation.

Le cours de décembre a été une version courte couvrant les trois premiers modules. L'évaluation finale a montré une nette amélioration dans les connaissances et habiletés des étudiants. Elle a surtout mis en évidence un haut niveau de satisfaction face à cette façon novatrice d'enseigner la chirurgie.

Vincent Echavé et François Couturier se sont engagés à répéter cette activité d'enseignement en collaboration avec le CNIS et le Département de chirurgie de la Faculté de Bamako, non seulement au Mali, mais aussi ailleurs en Afrique de l'Ouest.